Semaine 50- 2004
Le " démocrate " YUSHENKO
et ses amis
Il a été facile de faire connaissance avec les soutiens officiels qui ont
proclamé à la face du monde et des caméras de télévision le candidat de leur
choix élu sur la simple foi de sondages qu'ils avaient commandité et au mépris
des institutions ukrainiennes : COLIN POWELL, le secrétaire général de l'OTAN,
VACLAV HAVEL, WALESA ont été les figures les plus médiatisées.
Mais leur apparition sur les tréteaux médiatiques avait été réglée par les
metteurs en scène qui depuis des mois rédigeaient le scénario du film et rassemblait
de quoi payer les acteurs et les centaines de milliers de figurants.
Citons en quelques uns qui ont été identifiés par l'Ukrainian Center for Political
and Economic Research (UCPER) :
Du côté ukrainien les principaux soutiens de YUSHENKO sont :
Tout ce beau monde a assez
d'argent pour assurer la mise en place de tentes, de cantines roulantes et
de tout le matériel nécessaire- y compris la fourniture de repas - à la tenue
des rassemblements quotidiens de plusieurs centaines de milliers de personnes
à Kiev qui durent depuis une semaine.
Avec pareil parrainage, les antécédents politiques de YUSHENKO ne peuvent
surprendre. S'Il bénéficie aujourd'hui d'un appui total à Washington, c'est
qu'il a fait ses preuves.
En qualité de Président de la Banque Centrale il va, à partir de 1993, faire
subir à son pays une sévère purge à la sauce FMI. Qu'on en juge. Le FMI exige
l'abandon du contrôle des changes qui a lieu en Octobre 94. La monnaie nationale
s'effondre et dés le lendemain le prix du pain est multiplié par 3, celui
de l'électricité par 6, celui des transports publics par 9. Sitôt après, le
FMI impose l'achat de blé US subventionné dans un pays qui possède les meilleures
terres à blé du monde avec celles du Middle West étasunien et le dollar devient
la monnaie de référence.
L'ensemble de ces mesures fait baisser le PIB de 60 % en 4 ans, appauvrit
considérablement la population - d'après l'office statistique ukrainien le
niveau réel des salaires a baissé de 75 % entre 1991 et 1998 - à l'exception
de ceux qui, comme LAZARENKO, YUSHENKO et TIMOSHENKO sont aux commandes et
brassent des dollars.
C'est le FMI, encore lui, qui l'imposera comme premier ministre en 1999 en
échange d'un nouveau prêt de 300 millions de dollars.
Mais manifestement et malgré les appels à la grève générale et à la désobéissance
civile le pays ne bascule pas. Quand les manipulations politiques, financières
et médiatiques ne suffisent pas, le recours aux armes n'est pas loin.
Ainsi le 25 Novembre, le général MARCHUK ancien ministre de la Défense, démis
de ses fonctions en Septembre 2004 a-t-il appelé l'armée à se révolter et
à prendre parti pour YUSHENKO. Il a mis en demeure la Russie de ne pas intervenir
dans le conflit ukrainien, de ne pas profiter de sa présence militaire en
Crimée (la marine russe a un contrat de 20 ans pour l'utilisation du port
de Sébastopol). Il se faisait ainsi l'écho des demandes pressantes de Donald
RUMSFELD (qu'il avait reçu en Août 2004 à Yalta en Crimée) de ne pas respecter
cet accord international.
Le 29 Novembre, le nouveau ministre de la Défense, le général KUZMUK lui a
répondu. Dans un communiqué en forme d'adresse solennelle à la nation, il
a confirmé que des manifestants et des députés favorables à YUSHENKO s'étaient
présentés dans les casernes pour appeler les soldats à l'insoumission et a
mis en garde la population contre toute tentative d'engager l'armée dans le
conflit politique en cours.
Cet avertissement confirme que le camp YUSHENKO et ses soutiens extérieurs
n'excluent pas l'hypothèse d'une guerre civile. La Yougoslavie n'aurait alors
été qu'un modèle réduit des horreurs en préparation sur les bords de la Mer
Noire.
YUSHENKO vu de Russie
Paru dans la Pravda du 25.11.2004 (traduction COMAGUER)
" Un cirque occidental avec le clown YUSHENKO.
Il appartient aux ukrainiens de décider de l'issue de la crise ukrainienne. Ce n'est pas à Washington, à Londres ou à Ottawa de décider ou non d'accepter le résultat des élections en Ukraine. C'est aux institutions de l'Ukraine souveraine de résoudre le problème en recourant aux procédures légales existantes, à savoir l'examen des plaintes par la Cour Suprême et ensuite la proclamation des résultats.
Après ceci, le nouveau Président sera proclamé. Il s'agit d'un processus simple et clair et les ukrainiens sont capables de régler leurs propres problèmes sans ingérence extérieure de la part de pays qui meurent d'envie d'installer YUSHENKO pour évidemment provoquer des achats d'armes très juteux pour l'OTAN et pour installer des bases militaires à la frontière de la Russie.
Ainsi l'annonce par de nombreux pays occidentaux qu'ils n'acceptaient pas le résultat annoncé par la Commission Electorale Centrale est ridicule. Que se passerait-il si le reste du monde disait aux USA qu'il n'accepte pas le résultat du vote en Ohio parce que le vote a été truqué ?
Et qui est TONY BLAIR pour faire de telles déclarations alors que les membres de son propre parti veulent le destituer pour avoir trompé le pays en l'engageant en Irak dans une boucherie illégale fondée sur des mensonges ?
Les méthodes de gros bras utilisées par le larbin de l'occident, YUSHENKO, sont typiques des procédés antidémocratiques mis en œuvre par les activistes de Washington, pris dans le griffes d'une clique élitiste, monétariste, néoconservatrice et crypto fasciste, dont la cupidité financière étouffe les règles de la diplomatie internationale et dont la soif de domination des ressources mondiales du vivant de DICK CHENEY et de DONALD RUMSFELD voue toute notion morale à la poubelle.
YUSHENKO lui-même s'est installé dans le pire rôle de clown amateur faisant l'imbécile en public. Sa cérémonie de prestation de serment devant un parlement où le quorum n'était pas atteint était un cas classique de manifestation de cette imbécillité. Pourquoi ne s'est-il pas mis un brin de persil sur chaque oreille, enfoncé une pomme dans la bouche pour proclamer qu'il était un porc ?
Jouer ce genre de jeu infantile donne à YUSHENKO autant d'autorité qu'à un ivrogne gisant sur le sol des latrines publiques dans une flaque d'urine, une bouteille à la main, clamant qu'il est le président, ou qu'il est un médecin, ou qu'il est aussi un cosmonaute les jeudis après-midi, et que si ça n'avait pas été ELTSINE, il serait aussi Dieu.
La prochaine fois, pourquoi VIKTOR YUSHENKO ne porterait-il pas une casquette et un maillot de base-ball, un nez en plastique rouge avec le visage peint comme le clown qu'il est. "
TIMOTHY BANCROFT-HINCHEY - PRAVDA 25.11.2004